MédiaChartres, trouve l’article de notre confrère, sur l’interview de Pierre Lascoumes, comme une parfaite illustration, de la proximité des Élus-es et du Monde actuel des « affaires ». Avec une justice, tiraillée entre la loi et l’intérêt (politique ou privé), (le marteau et l’enclume), le pervers dicta de l’argent Roi.
Affaires : pourquoi les « élites » se pensent au-dessus des règles et des lois :
Entretien avec Pierre Lascoumes, chercheur émérite et auteur de « L’Économie morale des élites dirigeantes ». Il montre comment la classe politique et les milieux d’affaires se pensent au-dessus du droit commun, et s’en protègent grâce à des procédures de justice dérogatoires. Même lorsque la classe politique se renouvelle, ses pratiques les plus contraires à l’éthique et au droit ne cessent pas. La succession des affaires et le durcissement de l’arsenal législatif ne semblent pas encore produire d’effet dissuasif significatif.
Dans son dernier livre, « L’Économie morale des élites dirigeantes » (Presses de Sciences Po) Pierre Lascoumes offre une clé d’explication à cette reproduction décourageante de comportements répréhensibles. Pour le directeur de recherche émérite au CNRS, des mécanismes structurels semblables sont repérables dans le champ politique comme dans celui des milieux d’affaires – deux espaces d’ailleurs poreux entre eux.
Dans les deux cas, il observe que ; les ‘élites’ concernées développent une conscience d’elles-mêmes, et de leur mission, qui les placerait au-dessus de la règle réservée au commun des mortels. Elles cherchent d’ailleurs à préserver ou augmenter l’étendue des procédures dérogatoires qui leur sont appliquées en cas de poursuites.
Pierre Lascoumes insiste sur l’intérêt de la rotation des tâches à des postes de haut niveau, comme frein efficace à la routinisation deS mauvaises pratiques.
Vimeo © Mediapart/15 juillet 2022 à 12h39
Fabien Escalona et Antton Rouget
Illustration, MédiaChartres.
Moujib Kada